Back home again - ft Zephrina & Maxwell

La raclée … on a réussi, mais c’était pas une mince affaire et j’ai honte de la manière dont j’ai fini. Le cul dans une flaque de sang et l’autre qui se jette sur moi … heureusement que Wei a le réflexe facile. Une torche humaine, il a fini en torche humaine. A crier et courir loin de nous, on a jamais pu le rattraper, la foule à commencer à s’amasser et les cyclopes rôdent dans les parages ces derniers temps. Je veux dire, encore plus qu’avant. Je me fou à poil et arrive dans les termes les plus éloignées de notre planque. Une baignade est de mise pour enlever la crasse qui recouvre mon corps. J’ai passé la journée à fuir, Wei de son côté, moi du mien. Un véritable cache-cache pour pas se faire attraper. Je sais pas qui étaient ces types, mais ça devait être des gros poissons pour faire une telle esclandre. Je soupire alors que la chaleur du bain fini par m’envelopper totalement. Il doit se faire tard et j’ai promis à Zeph de la rejoindre. Je plonge la tête sous l’eau et une douleur lancinante me transperce le crâne à cet instant. Je touche mon front pour y découvrir une large plaie sur l’arcade. Celle que la cyclope m’avait déjà ouverte il y a quelques années. Je comprends mieux pourquoi je voyais rien même dans le monde des morts. Le liquide poisseux s’évacue progressivement alors que je frotte avidement pour le retirer. Je passe une main dans mes cheveux et émerge de l’eau. Pas loin, un couple d’hommes se détendent en parlant de leur journée. Furtivement, je m’approche et vole le savon sur le côté. Prenant soin de prendre mes distances, je commence à savonner mon corps meurtri, autant par l’effort que les coups que j’ai pris. J’pensais pas qu’on reprendrait les missions avec autant d’ardeur et je sens que je suis tellement rouillé. Je me sens presque vieux.

Je reste un moment à flotter encore entre deux eaux et finit par m’extraire de la piscine. Nu comme un vers, je regagne les cabines, force le loquet qui contient les affaires, sans doute celle d’un des deux hommes que j’ai vu. On est pas nombreux à venir ici aussi tard, le quartier craint grave. Jackpot. Une chemise blanche à ma taille et un pantalon de velours aubergine. Je vais carrément avoir la classe pour mon rendez-vous de ce soir. J’en profite pour réquisitionner le peigne et tente vaguement de mettre de l’ordre à ma tignasse. Peine perdue. Je conclu mon larcin par la capeline noire qui me donne un air d’une élégance rare. Chouette. Enfin, je quitte les termes et me dirige d’un pas serein vers le quartier de la cyclope, j’en ai pour une petite heure et je serais avec elle.

Les gens ne se méfie vraiment pas des gens bien saper, j’suis passé comme de rien devant un milliard de cyclope sans qu’aucun ne cille. Un sourire fend mon visage derrière mon masque et j’arrive devant le bâtiment accueillant l’appartement de la blondinette. Gauche – Droite. Personne ne regarde ? je me volatilise dans mon monde infernal qui me paraît maintenant plus accueillant. Peu de démon rôde dans ces quartiers, trop occupés à venir chercher les âmes perdues des quartiers moins bien famés. J’escalade le mur qui me permet d’accéder à l’étage de la cyclope. Parfait, elle a pas encore réparé la fenêtre. J’en profite pour m’y glisser et veille à ne pas m’éclater sur le sol cette fois-ci.

Sortant comme si de rien n’était de la salle de bain, j’aperçois la jeune femme dans le salon. Je refais donc surface sur le bon plan afin d’annoncer ma présence.

« J’ai faim. »

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De justesse, je me décale d’un cheveu et le couteau me frôle alors qu’elle semble impassible. Je souris sans retenue de la voir comme ça. J’arrache le couteau du mur non sans galérer et m’avance vers la table. Non, mais c’est ça la vie des gens. Ils rentrent le soir et ils ont à manger, pas besoin de faire quoi que ce soit ? J’ouvre des yeux comme des soucoupes. Je prends son conseil, le range dans un coin de ma tête et sans doute l’oublier. Je la regarde préparer le tout comme si de rien n’était. Mettre la table pour deux, préparer une petite soirée en amoureux. Non mais sérieux, si on m’avait dit !! Toutefois, un détail ne m’échappe pas. Elle a mal. Je passe mes mains sur son corps et l’observe. Ah ! J’ai vu juste. Une nouvelle grimace et je me fais envoyer chier.

« Allez, tu me montres les tiens et je te montre les miens. »

Je retire mon masque, le sang à légèrement perlé depuis la sortie du bain, rien de bien inquiétant par rapport à tout à l’heure. Mon arcade est cependant encore gonflée et je sens le bleu qui va bouger, la dernière fois, il a coulé sous ma peau jusqu’en bas de la joue, j’avais la face droite à moitié bleue-violette, c’était pas ouf pour mon autre taf.

Je tente une seconde approche et cette fois elle me laisse lui retirer son pull. De toute façon, c’est moche comme vêtement. Je la sens gêné ce qui a pour effet de me faire lever les yeux au ciel.

« Bon Zeph, t’vas pas commencer comme ça, j’pense que c’est bon, j’l’ai vu ton corps alors arrête et montre. »

Le pire, c’est que j’espère que c’est pas de ma faute si elle est blessée. J’ai un peu déconner j’avoue. Entre ceux que j’ai perdu, ceux qui sont tombés du toit se croyant aussi agile et ceux qui se sont pris un de mes poignards … okok, on a bien merdé. J’aurais dû passer voir si Wei était bien rentré. Et en même temps, voir Zeph ce soir me rassure aussi. J’aurais grave pu la blesser et même pas me rendre compte que c’était elle dans la cohue. On a quand même pas des vies très compatibles à la base et pourtant, on pourrait presque parler travail « oh j’ai foutue la merde là », réponse « oui je sais c’est moi qui ait ramassé ton merdier. ». Ça nous ferait des petites conversations de couple bien sympa n’empêche. J’me projette trop. Avec les gamins qui courent partout. Bordel, j’vais arrêter j’vais finir par éclater de rire tout seul à imaginer une vie aussi loufoque. Juste pour être sur je me hasarde à lui demander :

« C’est pas moi au moins ? »

Elle va se dire que j’suis vraiment teubé de même pas savoir qui je blesse, tant pis, j’préfère être sûr.

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Je soupir de soulagement en entendant que je ne suis pas responsable de sa blessure. Et le couteau … bah, j’l’aurais évité ? non ? enfin, j’veux pas tester la faisabilité, j’préfère rester sur cette note. En revanche le doigt qui s’enfonce dans l’hématome fraichement formé sur mon front m’arrache un petit cri aigu et un pas de recul.

« Zeph ! »

J’attrape son doigt avant de le lui rendre, juste être sûr qu’elle s’amuse pas à l’enfoncer ailleurs, j’ai pas encore tout montré de mes mésaventures du matin et franchement y’a des contusions pas jolies que j’aimerais mieux pas réveiller. Je prends le temps de l’observer, sous toute les coutures. J’ai envie de la toucher, mais je me retiens pour le moment.

«  Si tu veux je te masse après. »

Mes années de prostitutions m’ont amené à me diversifier dans mes compétences et je peux dire qu’un passage entre mes doigts peut se révéler des plus énergisants.

Elle remet l’immonde pull et je la regarde d’un air circonspect. Par contre le compliment sur ma tenue et voilà que je me pâme comme un paon.

« C’est sûr qu’tu peux être jalouse avec ta chaussette de cou ! »

Ouais, non, je comprends pas les cols roulés, c’est juste étrange. J’attrape un des verres de rhum et avale une gorgée. Grimace à nouveau. C’est fort ce machin. Mais c’est bon. Je pique un truc sur la table, incapable de savoir exactement ce que je mange tellement la nourriture me parait sophistiquée. Un autre, puis un autre. J’vais sans doute finir par me faire taper sur les doigts, mais en fait j’ai rien mangé depuis … deux jours ? Beuuuuuuuuh j’ai faim ! Encore un peu et au pire elle avait qu’à pas préparer les trucs si vite.

Pour ce qui est de ma tenue, j’suis bien d’accord, je dégage une classe extraordinaire et si là elle me saute pas dessus après le diner, je m’inquiète pour sa santé mentale ! Non mais d’abord on mange et après elle pourra regarder mon corps sous toutes les coutures. Je m’attable et dévore le repas de la cyclope sans broncher sur les goûts excentriques. Non mais y’a p’t être rien de compliqué, mais ça me change des restes où des quelques larcins intéressants.

« J’peux pas te dire où aller faire ton shoppping, j’ai juste dépouillé un pignouf aux termes du nord de Unnder. Mais c’est cool t’as vu, pile ma taille ! »

J’ai vraiment aucune retenue …

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Zeph ne semble pas toute là, mis à part pour son verre d’alcool. J’suppose que sa journée n’a pas été de toute repos et les contusions sur son corps en témoignent amplement. Elle est pas sensée patrouiller avec l’autre crétin ? Il aurait pas pu la protéger ou prendre les coups à sa place ? je la regarde alors qu’elle se perd dans ses pensées. Je continue donc de m’empiffrer sans la moindre gêne jusqu’à dévaliser la moindre once de nourriture. C’est dépité que je regarde la table vide, plus rien … merde, c’est pas possible de mettre aussi peu de nourriture dans d’aussi grands saladiers. Je décoince une graine coincée entre deux dents et m’avoue vaincu pour ce soir. De toute façon, si je veux pouvoir être efficace » tout à l’heure, vaut mieux pas que j’ai le ventre trop pleins. Je m’arrête et réfléchie trois secondes à ce que je viens de penser. Mais en fait, peut être que Zeph elle s’en fout du sexe et que … c’est à ce moment-là qu’elle aborde le sujet. Si je reste ce soir ? Je serais fou de dire non ! Et en même temps, ça me fait vraiment étrange. Le seul chez qui je suis jamais resté, c’est Kaede, mais parce que des fois il me louait mes services pour plusieurs jours d’affiler, alors forcément, ça faisait mieux si je restais dans les parages. Je souris à ma blondinette, bah elle mérite bien mieux que Kaede !!

« Ouaip, comme un vieux chewing gum je décolle pas d’ici. »


Je prends une nouvelle gorgée extrêmement généreuse de ce rhum ce qui a pour effet de me brûler. Je tousse un partie, surpris par la sensation. J’essuie une goutte au coin de ma bouche, me resserre en alcool et complète.

« Et j’suis pas sûr de marcher bien droit après tout ça. »

Je désigne mon verre avant d’en reprendre une lampée bien mieux maîtriser que la précédente. Non, définitivement, c’est pas du haut de mes 50 kilo que je vais réussir à assimiler tout cet alcool. Après quoi, je me lève et me positionne derrière elle. Je lui ai promis un massage, autant commencer tout de suite si je veux être frais pour la suite. Je fais craquer mes doigts et commence par sa nuque si gracile. J’en profite pour y déposer quelques baiser et sentir ses cheveux fraichement lavé. Sans doute le rhum commence à faire amplement effet, je me sens de plus ouvert à toute proposition et franchement, je dirais pas non à ce que la première soit de la faire travailler encore un peu ses muscles. Y’avait aussi une histoire de souplesse ou une connerie de ce genre … Mes mains descendent le long de ses clavicules et je passe furtivement sur sa poitrine, je me penche et descend plus bas sur son ventre, en prenant soin de ne pas toucher à sa blessure.

« Zeph, t’as pas une chambre ? »

Je compte bien la laisser me guider et promis, après je me charge de tout …

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Son regard me pénètre et c’est pas pour me déplaire. Elle a du mordant et c’est appréciable. Plus qu’appréciable. J’ai déjà eu une relation comme ça ? Non, pas que je sache, en fait, relation c’est plutôt nouveau pour moi. J’avais des clients et là, elle me paie pas, c’est moi qui vient. Atta … finalement, si elle me nourrit, c’est p’t être une forme de paiement ? Je crois même qu’elle essaye de me faire réfléchir, je laisse Zeph s’éloigner de moi, ne comprenant pas où elle souhaite en venir. Dommage, j’aurais bien aimé voir son petit nid à elle après qu’elle est squatté le mien. Je la laisse me caresser alors qu’elle m’annonce qu’elle préfère la table. Non, mais elle est folle ? J’ai pas autant de perspicacité à me dire que la blonde cherche juste à être coquine, des années et des années de clientèles qui veulent juste de la baise sans se soucier du romantisme ni même de ce que ça peut être m’ont rendu bête. Précisons que j’ai jamais eu d’exemple, ça pourra peut-être excuser mon cas. Par contre, il ne faut pas me le dire deux fois. De toute façon, y’a plus de nourriture. Ma princesse monte sur la table et je vire par terre ce qui pourrait me gêner la regardant tout sourire. Si Madame veut la table, Madame aura la table. Tant pis pour la vaisselle qui se brise en heurtant le sol, rejoignant ma chemise nouvellement acquise.

[color=#9900cc] « A vos ordres ma chère. »[/collor]

Et oui, j’ai quand même des mots adaptés de temps à autre.

La table ne s’en remettra jamais, Zeph aura bien besoin d’une vingtaine de minutes et moi je suis déjà à fouiller les poches de mon pantalon sur le sol. C’est bien ce qu’il me semblait. Je sors une clope que je m’allume alors qu’elle est toujours allongée. Sa respiration saccadée soulevant en rythme sa poitrine. Je regarde le spectacle avant qu’elle ne décide à nouveau de rejoindre une position plus verticale. Je saisis sa main pour l’aider tout en aspirant une nouvelle bouffée de ma cigarette. C’est cliché, mais j’aime bien fumer à ce moment-là. Concernant la jeune femme, je ne rate pas l’instant où elle force sur ses abdos lui infligeant une certaine douleur et sa plaie qui se remet à perler légèrement.

« Atta, j’ai une idée. »

Je prends son pull et appui pour stopper l’hémoglobine de couler. Faut faire le deuil, il est moche ce pull …

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Pauvre chaussette de cou … RIP, t’étais trop moche pour vivre … et pour la table, elle est parfaitement debout, c’est la vaisselle qui s’en remettra pas pour sûr. Je lui souris fièrement, t’as voulu la table, t’as eu la table. Je la laisse me voler ma clope sans broncher. J’suis pas un gros fumeur, même plutôt l’inverse, c’est juste celle-là que j’aime. La preuve c’est que Wei m’a jamais vu fumer alors que lui c’est un vrai pompier.

Concernant sa réflexion sur mon corps, j’arbore un air faussement choqué.

« Nah, mais mamie. Tu me prends pour qui ? »

J’vais pas m’aventurer sur le terrain houleux des explications sur comment et pourquoi je ressemble plus à un hachis Parmentier qu’un humain ce soir. Je reprends mon bien de ses lèvres et aspire une longue bouffée en regardant par la fenêtre les lueurs artificielles du ciel de Synchro. On vit dans un monde de merde, alors j’me bats. j’m’arrêterais que le jour où Wei me le dit. Totalement désinvolte, j’écrase le mégot contre la table laissant une marque de brûlé. J’ai pas l’habitude que les biens aient une quelconque valeur. Pour moi, rien n’en a à part ma pomme, celle de Wei et … je peux rajouter ma jolie blonde au tableau sans doute.
Je penche la tête et ramène mes pupilles sur la demoiselle qui semble outragée par ma conduite. Je suis son regard et constate qu’elle a les yeux rivés sur ma main tenant toujours le bâton encore fumant. Bah, elle s’en remettra. Je chope son visage pour y déposer un baiser furtif.

« Désolé. Pas réfléchi. »

Pour la clope, pour la journée, pour nos vies, y’a pas grand-chose sur lesquelles au final je me penche pour réfléchir, ça serait un coup à me retrouver avec une migraine de tous les diables et finir à vomir mes tripes. Mais le truc, c’est qu’avant ça concernait plus ou moins que moi. Je laissais mon instinct me guidait et si je me casse la gueule, c’est mon minois qui prend tout. Là, j’risque autant le cul de la belle que celui du pyro et ça me plait pas du tout. Je fronce les sourcils en la regardant avec insistance. J’suis bloqué sur le fait qu’elle me pose la question, si je dois y répondre et comment et plus le temps s’écoule, plus le silence qui s’installe creuse un écart entre elle et moi. C’est ce qui me conduit à répondre plus sérieusement.

« Ça va, j’ai pas encore croisé celui qui m’empêchera de me relever. »

Je la regarde d’un air de défis. Je n’irais pour l’instant pas plus loin sur la pente glissante de nos vies dépareillées et pourtant l’envie ne me manque pas de laisser quelques infos traîner pour me sentir plus proche d’elle. J’ai pas envie qu’elle s’inquiète, j’ai pas envie de lui mentir et pourtant je peux pas non plus tout déballé comme ça. Y’a des règles pour survivre dans la rue qui ne peuvent pas tomber si facilement. Machinalement, je remets les vêtements pour couvrir ma nudité, mes coups et potentiellement les questions de la cyclope. Sans compter les petites flammes tatouées le long de mon bras qui s’enroulent telle une vipère, le décompte de mes meurtres outrageusement exposé à la vue de la jeune femme, sans compter les deux qu’il me reste à graver.

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La situation se passe, comme elle se passe. Dire qu’elle m’échappe, j’oserais pas. Faudrait avoir le contrôle sur quelque chose pour dire qu’il m’échappe, là je l’ai jamais eu et c’est Zeph encore qui mène la danse. Par contre, c’est pas un peu contradictoire de me demander si je reste et de finir par m’inviter à me casser ? Je ne prends même pas le temps de répondre à son « bonne nuit ». La porte de sa chambre est déjà scellée.
Je soupire, impuissant. Y’a rien à faire, elle aime tout saborder, tout mettre sans-dessus dessous et fuir. C’est ça le pire. Elle fuit. Elle a voulu se casser de chez moi, elle se réfugie dans son sanctuaire ce soir. J’vais pas insister, ça sert à rien. J’entends un bruit émaner de la porte close. Je connais. Wei aussi a une fâcheuse tendance à malmener les murs quand il pète un câble. Non, mais faut que j’arrête de les comparer ça va finir grave malsain, sinon j’peux toujours me résigner et essayer de coucher avec le Pyro voir si ça m’aide à exorciser la comparaison latente que j’arrête pas d’avoir. Je continue de réfléchir en attrapant ma chemise sur le sol. Enfin, avec la plus grande lassitude, je porte mon masque à mon visage et disparaîs dans le plan qui me paraît étrangement plus accueillant que celui des vivants. Dans la nuit noire, je m’éclipse en évitant une fois encore les patrouilles de cyclopes, plus par habitudes que réelle nécessitée puisque je suis méconnaissable dans la tenue actuelle. Par réflexe, je retourne au vieil immeuble qui abrite ma planque et celle du Pyro. J’en ai fait mon antre depuis assez longtemps pour m’y sentir bien mieux que la chambre que connait la cyclope. Je veille à ne pas faire le moindre bruit pour ne pas alerter mon coloc’ de ma présence. Toutefois, en prêtant l’oreille, je l’entends vaguement errer dans son appart’. Je souris, rassurer de le savoir vivant. J’aurais pas tout perdu ce soir, j’pourrais dormir serein en sachant mon frère vivant, moins serein en sachant ma cyclope fermée comme une huitre. Une fois chez moi, je prends le temps d’observer mon humble demeure. Un studio tout simple. Comme pour l’autre chambre, j’ai condamné tout autre accès autre que la lucarne du plafond. Un coin pour dormir, un coin qui abrite de temps en temps de quoi manger. Même si y’avais pas Wei, comment je pourrais l’amener ici ? Je hausse les épaules me réconfortant en pensées positives concernant la cylope. Au moins, elle m’a laissé venir chez elle, même si j’ai pas compris la fin.

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