Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Kissing death and losing my breath

feat Maxwell

Un véritable tourbillon de sentiments contraire. Dévastateur. Ravageur. Cet ouragan t'a emporté sur les mers tumultueuses de la colère pour mieux t'échouer dans un océan composé de doutes et de larmes. Tu regrettes cette époque bénie où tu n'étais qu'une poupée de givre. Un cœur mort est un cœur dénué de tourments. Un cœur mort vaut mieux que cette douleur qui te transperce de toute part, semblable aux lames affûtées d'un couteau qui entaille ta peau pour t'exposer à vive. T'étouffes dans ce carcan de chair devenu trop étroit. Si seulement tu pouvais enfoncer tes ongles dans les tréfonds de ta cage thoracique pour extirper ce palpitant malade. Empoisonné par les affres de l'amour, rendu putride par la terreur et carbonisé par les flammes pernicieuses de la rancœur.

Véritable lionne enfermée dans sa cage dorée, tu tournes en rond dans l'attente d'une confrontation qui tarde à venir. Ce venin qui circule dans tes veines ne demande qu'à être recraché. Va t-il au moins te revenir? Tu n'exclus pas la possibilité d'un abandon total de sa part, un rejet qu'il estime préférable pour préserver ceux qu'il pense être de sa famille. Sauf que maintenant, sa famille c'est toi. De nouveau envahie par cette rage primale, tu retiens de justesse un cri de frustration. Tu espères croiser la route de ce pyro pour le réduire au silence. Tu pries pour que Maxwell franchisse ta fenêtre dans les minutes à venir. L'attente. Longue. Horrible. Tu te sens mourir à chaque nouvelle heure passée dans l'ignorance.

Lorsqu'enfin, par miracle, tu entends du bruit provenant de la salle de bain, ton instinct le plus basique prend le dessus. Au lieu de te précipiter pour rencontrer celui que tu espères être le morveux, tu avances d'un pas aussi rapide que silencieux vers la chambre. Un simple coup d’œil pour t'assurer que mini Ludmilla dort et tu fermes la porte, ta lame bien en main. Le salon, comme l'ensemble de ton appartement, est plongé dans la pénombre. Si ce Wei est venu pour finir le boulot, tu l'attends.

Kissing death and losing my breath

Zephrina & Maxwell

Pas vraiment encore au point … ça fait quoi ? Trois jours ? Je sais plus. Ma tête me brûle encore et j’ai des nausées à cause des douleurs que me provoque mon œil. J’y vois toujours rien et impossible de l’ouvrir encore. J’vais pas être très optimiste sur le coup, j’pense que la Mama, elle me l’a flingué. Bim ! Plus d’œil gauche. Tant pis, j’en ai un deuxième on va dire. C’est juste que ça me fait un sacré angle mort et j’aime pas vraiment ça. Je m’en rends bien compte alors que je manque de rater une prise évidente et m’éclate contre le mur au dernier moment. En pleine ascension d’une façade que pourtant je connais. J’éclate mon poing contre le mur de rage contre ce putain de handicap de merde.

« Aaah »

Bah ouais … c’est un mur de pierre, j’suis con. Enfin bref, ce soir, faut que j’arrive à aller jusque Zeph, ça a été dur de convaincre Wei de me laisser … pas tant parce que c’est une cyclope, mais parce qu’il pense que je vais crever à force de faire le con. Je souris. Il le dit pas, mais je le sais qu’il m’aime bien ce con. On va faire comme si c’était pas de sa faute de base que Mama m’a cramé la tronche, mais d’un côté, c’est vrai. Il a eu peur et cette vieille harpie lui avait tellement lavé le cerveau … il va aller mieux maintenant et je suis là pour lui quoiqu’il en coûte. Alors, un œil … c’est pas cher payé pour son amitié. Je jette un regard – d’un œil – du coup je jette un coup d’œil, mais est ce que ça veut dire que je perds le second ou je peux jeter celui qui marche pas ? Enfin bref tout ça pour dire que je glane un regard à mon reflet dans une vitrine en passant devant une échoppe. J’ai l’air d’un gros pouilleux, mes vêtements sont en fatras, ma tignasse fait nawak et j’ai l’air d’un déterré. Je soupire. Zeph va devoir s’habituer à mon nouveau look si elle veut bien toujours de moi.

J’avance encore une dizaine de minutes avant de reconnaître l’immeuble de la cyclope. Trop impatient, je ne pense même pas à prendre la porte et grimpe sans même me fondre dans l’autre plan pour passer par la fenêtre de salle d’eau de cette dernière.

Pas un bruit et connaissant la blondinette, j’préfère pas me prendre sa lame. Je serais clairement pas en état de l’éviter et j’pense avoir assez douiller ces derniers jours.

« Zeph ? T’es là ? »

Un soupir de soulagement se fait entendre de l’autre côté de la porte et je vois la belle ouvrir à la volée. Dans l’entrebâillement de la porte, je la trouve encore plus belle … un sourire se dessine sur mes lèvres alors que l’éclat de la jeune femme déteint déjà sur moi malgré mon apparence de gueux.

« Salut princesse ! Content de me revoir ? »

De prime abord, je dirais non, mais j’ai toute la nuit pour la faire changer d’avis. Tout du moins, je l’espère !

Made by Neon Demon

Kissing death and losing my breath

feat Maxwell

Sa voix transperce les ténèbres et perfore ton cœur, t'arrachant un soupir qui se meurt à la lisière de tes lèvres. Il est vivant. Il est là. Enfin! Un bref moment de répit avant qu'une tempête ne s'abat à nouveau en ton sein. Sans perdre une seconde de plus, tu franchis les quelques mètres qui te séparent de la salle de bain. Ton palpitant tambourine contre ta cage thoracique. Tu n'entends que lui lorsqu'enfin, tu ouvres la porte te séparant de ton homme.

Vivant, oui... mais en un seul morceau, ça reste encore à voir. Ton corps se fige dans l'incrédulité. Ton cerveau se meurt dans le déni. Tu ne l'entends même pas, bien trop absorbée par ta contemplation. Que lui est-il arrivé? Tu as bien ta petite idée à ce sujet et la colère se répand à nouveau dans tes veines. Deux options... C'est son "frère" qui lui a causé de tels ravages... ou alors il a moucheté auprès de la vielle folle. Mama, si tu te souviens bien. En plissant les yeux, tu constates que cette blessure ne date pas d'aujourd'hui. C'est très récent, ça oui, mais tu as vu assez d'horreur dans ta vie pour comprendre que ça ne date pas de ces dernières heures. T'espère pour son p'tit cul qu'il a passé ces trois derniers jours à se terrer loin de ces bourreaux... parce que dans le cas contraire, tu pourrais bien lui arracher son œil valide.

Puis tu avances d'abord d'un pas. Puis un deuxième, jusqu'à être enfin proche de lui. Tu lui saisis le visage pour plaquer tes lèvres aux siennes. Tu auras tout le reste de la soirée pour laisser ta colère éclater. Là, dans l'immédiat, t'es juste heureuse de le retrouver. Qu'il en profite. C'est le bref moment de calme avant que tu ne laisses l'ouragan des sentiments contraire te submerger à nouveau.

- C'est pour être revenu, que tu souffles en te reculant.

Et l'instant d'après, tu armes ton poing que tu écrases sur son pif. Il a connu de meilleurs accueils de ta part. Tant pis. Il s'en remettra.

- Et ça, c'est pour m'avoir abandonné trois jours.

Kissing death and losing my breath

Zephrina & Maxwell

Aux lèvres chaudes qu’elle vient me coller sur les miennes, j’en conclu que, ouais, je lui ai manqué. C’est l’autre qui m’a pas manqué non plus. Son poing qui s’écrase contre mon visage et me laisse regretter amèrement d’avoir retiré mon masque. D’un côté j’aurais pas eu son baiser non plus … Tout ça pour dire, que le goût de mon sang, j’le connais assez bien pour savoir que mon nez vient d’être fracassé et c’est pas son poing qui déverse de l’hémoglobine partout sur mes fringues.

« Merde, va vraiment falloir que je m’trouve une nouvelle tenue. »

Je pince l’arrête de mon nez pour empêcher le sang de se répandre partout. Je le sens tout chaud déjà se faufiler sous ma chemise, dans ma bouche … Faut dire qu’au moins, je suis dans la bonne pièce, assez rare pour me dire que c’est p’t être même la première fois que mon nez se fracture au bon endroit. Je me mets au-dessus d’un bac en métal. Bon, au cas où c’était pas claire pour ma chère, j’vais un peu remettre de contexte sur mes trois derniers jours à me trémousser de douleur et espérer me noyer dans le paquet dans lequel Wei trempait un linge pour nettoyer ma plaie. Hors de question d’aller à l’hôpital cette fois-ci, je lui en ai interdit. Après toutes les conneries que j’ai fait, ma tête pourrait bien être connu là-bas et ça aurait sans retour pour moi …

« Ouais bah, c’était pas trois jours de plaisirs figure toi ! J’ms suis mangé une Mama et si ce n’était pour Wei, j’aurais sans doute pas que l’œil de cramé ! Et sinon, avant de me péter quoique ce soit d’autre, tu connaîtrais pas juste un soigneur qui pourrais jeter un œil … »

J’éclate de rire en finissant ma phrase avec beaucoup de difficulté.

« Un … Œil … à … mon… œil … »

J’suis plié, j’en ai mal aux côtes ! tellement de nouvelles perspectives de blagues s’offrent à moi dorénavant. Je me tiens, mais c’est dur de pas m’effondre direct sur le sol. Au moins, cette douleur-là, je l’adore. La cyclope a pas trop l’air de comprendre le jeu de mots, pas grave, je lui expliquerai plus tard. Je suis pas sûr que chez les Cyclopes l’humour soit enseigné, ils ont tous l’air d’avoir d’immense balais dans le cul. Heureusement que je sais que Zeph est capable de le retirer de temps à autres. Du coup, j’arrête de me marrer tout seul et je finis par la prendre dans mes bras.

« Désolé princesse, t’as le droit de m’en vouloir … pour la peine t’as le droit à … deux questions où je te réponds en toute franchise. »

C’est déjà deux de trop, mais je sens bien qu’elle est sur la brèche et que j’ai tout intérêt à pas trop faire le con si je veux pas la perdre elle et le bébé.

Made by Neon Demon

Kissing death and losing my breath

feat Maxwell

Tu ne l'as pas raté. Tant mieux parce qu'il ne l'a pas volé. Bien que ce ne sont pas tes qualités premières, tu sais faire preuve de compassion, d'indulgence, et de tolérance. Par contre... la pitié est un sentiment qui te débecte. Tu refuses d'éprouver de la pitié pour les autres tout comme tu refuses que quiconque en éprouve à ton encontre. Alors non, ce n'est pas sous prétexte qu'il lui manque un œil que tu vas oublier les trois derniers jours d'enfer que tu as vécu.

- Merde, va vraiment falloir que je m’trouve une nouvelle tenue.
- Parce que c'est la seule chose qui te préoccupe?

Si t'es agacée? Oh non. C'est au-delà de ça. Elles sont où ses excuses, notamment pour avoir ramené ce Wei sur ton toit. Pour la manière dont il est parti. Pour les trois jours de silence radio. Pour l'inquiétude qui t'as dévoré de l'intérieur depuis tout ce temps. Pour ces trois putains de nuit à pleurer comme une fillette. Putain! C'était quand, sinon, la dernière fois que tu avais chialé? Tu ne t'en souviens même pas!

C'est donc pleine de cette rancune que tu le laisses se démerder avec son nez éclaté. Pendant qu'il gère ça comme un grand, tu croises les bras sous ta poitrine. Il fout de l'hémoglobine partout dans ta salle de bain. Tu soupirs. Finalement, tu aurais du le cogner en plein dans l'estomac. Efficace et moins salissant.

- Ouais bah, c’était pas trois jours de plaisirs figure toi ! J’ms suis mangé une Mama et si ce n’était pour Wei, j’aurais sans doute pas que l’œil de cramé ! Et sinon, avant de me péter quoique ce soit d’autre, tu connaîtrais pas juste un soigneur qui pourrais jeter un œil …

Le pyro a moucheté. La Mama a sévi. Tu serres les dents ainsi que les poings. Tes ongles s'enfoncent profondément dans ta chair. Cette douleur que tu instaures est pour le moment ton seul ancrage pour ne pas totalement péter une durite. Et l'autre qui se marre. Tu hausses un sourcil. Si il arrêtait de se bidonner, tu pourrais peut-être lui balancer le prénom d'Azaléa.

- Un … Œil … à … mon… œil …

Tu lèves les yeux au ciel. T'es pas conne. T'as compris son jeu de mot à la con sauf que t'es pas d'humeur à blaguer. Ni sur ça, ni sur autre chose. La situation est grave, pour ne pas dire critique. Au boulot, pour toi, c'est la merde. Le morveux a faillit y passer. Une gamine qui ne t'appartient pas loge dans ta chambre. T'es enceinte. Le Wei sait où tu vis. Cette Mama va poser soucis. La merde. La grosse merde et lui il se marre comme un con. Qu'est-ce qui t'empêche de le pousser par la fenêtre, déjà?

Son hilarité calmée, il s'approche pour te prendre dans ses bras. Tu amorces un mouvement de recul avant de finalement te laisser convaincre. C'est un con mais c'est ton con. Tu l'aimes. Tu ne le lui as jamais dit... mais ça ne rend pas tes sentiments envers lui moins réels ou moins forts.

- Désolé princesse, t’as le droit de m’en vouloir … pour la peine t’as le droit à … deux questions où je te réponds en toute franchise.

Tu marmonnes vaguement. Deux questions seulement? Il se fout de ta gueule, c'est trop peu! Tu en as des dizaines, au minimum. Toutes plus importantes les unes que les autres, à tes yeux. Tu ne vas donc pas avoir le choix que de les sélectionner précieusement. De quoi te frustrer mais pas tout de suite. Maintenant que tu es dans ses bras, tu veux en profiter. Ton corps se détend un peu plus et tu passes tes bras autour de lui, ta tête allant s'enfouir dans son cou.

- Tu empestes et tu ressembles à rien, que tu murmures contre sa peau.

Mais on va pas se mentir, ce n'est pas non plus nouveau. Et malgré tes propos, tu restes bien cramponnée à lui, farouchement, même. C'est que tu pourrais presque pleurer, tellement t'es soulagée d'enfin pouvoir le prendre dans tes bras. Pour éviter de t'effondrer en larmes, tu brises ton étreinte et recules de quelques pas. Cette distance physique, tu en éprouves le besoin. Tu te sens encore trop chamboulée, trop vulnérable. Cette distance, c'est la seule chose qui te permet de garder un minimum de contrôle sur ton envie de pleurer. T'inspires. Tu expires. Tu reprends de l’aplomb.

- Okay, j'ai droit à deux questions...

Parce que ouais, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Tu affiches une moue concentrée alors que tu quittes la salle de bain pour te diriger dans la cuisine. Tu supposes, sans trop de difficulté, que le morveux a faim. Alors tu sors de tes placards ce qui te reste. Autant dire... pas grand chose. Entre la mini Ludmilla qui dévore et toi qui as passé ces trois derniers jours en état de larves... t'as pas eu le temps de faire le réapprovisionnement. Parmi les assortiments que tu laisses sur la table, un paquet de gâteaux qui renferme un piège à rat. C'est que tu l'as oublié, celui-là. T'en as mis également dans les différents coffres sur le toit. T'étais sacrément en pétard, faut dire.

- On va commencer simplement. Pendant ces trois jours, rassure-moi... tu n'étais pas avec ce Wei ou cette Mama?

Tu connais la réponse. Tu redoutes la réponse. Tu devais malgré tout la poser.

Kissing death and losing my breath

Zephrina & Maxwell

Ah bah oui ! J’aime bien voler des tenues au termes, alors forcément je fais la moue, mais en fait je me réjouis d’avance de pouvoir anticiper ce petit larcin. Perso, j’ai passé trois jours à vomir et laisser mon grand frère prendre soin de moi, j’ai dû perdre encore masse de poids, mais bon … de crevette à crevette qui verrait la différence. Au pire, on voit un peu mieux mes côtes défoncées de ma dernière chute et les endroits où les soudures se sont mal faites. Et merde, c’est moche quand même. Je finis par retirer ma chemise trop dég même pour moi et l’abandonne dans un coin par terre. Je choppe un peu d’eau et remercie les progrès des Hydromanciens pour faire fonctionner l’eau chez les bourges. Juste de quoi être un minimum propre quand je la prends dans mes bras. Le minimum syndical pour ma princesse. Enfin ça semble pas avoir eu beaucoup d’effet vu qu’apparemment je sens toujours. Je ris à sa remarque, d’un côté, c’est pas nouveau.

« Si c’était une première question, je réponds oui ! Mais va te prendre une boule de feu à trois centimètres de la tronche, tu finirais pas mieux. Sinon on peut aussi aller aux bains publics demain si tu veux. »

Je hausse un sourcil. Comment ça deux ?

« Ben non, plus qu’une maintenant ! »

Okok, je plaisante. Elle a le droit à ses deux questions bonus et je vais pas lui cacher quoi que ce soit. Dommage pour elle, elle choisit une question fermée, mais j’suis bon joueur et je lui lâche un peu plus qu’un simple oui.

« J’étais avec Wei. »

Déjà parce que sinon, j’serais sans doute plus qu’un p’tit tas de cendres perdu à Unnder et la vieille aurait fini son taf dare-dare. Alors ouais, c’était un peu tardif, mais il a fini par prendre ma défense et je serais pas remis s’il avait pas veiller sur moi pendant trois jours, même m’aider à boire pour pas finir totalement déshydraté … c’était un bon challenge pour lui encore et il l’a passé. Ça m’attriste juste que ça soit moi qui lui ai fait subir ça, j’ai pas envie de le traumatiser plus, j’ai bien entendu qu’il avait pas des nuits hyper reposantes depuis l’incident. Va falloir que je retourne dès que possible chez le p’tit herboriste récupérer des infusions pour lui. Je m’étire de tout mon long et suis la belle dans le salon … j’ai faim … mais j’ai tellement peur de vomir encore. Alors je me détourne de la nourriture et rejoints plutôt son canapé. Je sens mon estomac protester et se rebeller, mais j’ai pas le cœur à l’écouter.

« Mama … j’ai pas tout suivi ce qu’il s’est passé et j’attends que Wei aille mieux pour qu’on en parle ensemble. »

Ça m’angoisse un peu de devoir remettre ça sur le tapis avec lui. J’ai juste envie qu’on continue de construire quelque chose de plus stable pour nous deux avant de devoir se replonger sur cette nuit-là. Zeph peut pas comprendre … C’est pas comme si je pouvais le lâcher du jour au lendemain et venir vivre ici avec elle. Je sais même pas si je le supporterais de rester dans ces quartiers de snobinards alors que tant de gens souffrent à Synchro, c’est parmi eux que je me sens le plus proche et j’ai encore tellement de choses à faire pour continuer de défendre notre cause. Je triture mes orteils, recroquevillé en position fœtal sur le plus gros coussin. Non définitivement, c’est pas chez moi ici. Même si j’ai envie que la p’tite Lulu y reste, elle sera bien mieux et elle mérite d’avoir un peu de stabilité dans sa vie sous la forme de la jeune femme qui me sert de compagne.

« C’est quoi ta deuxième question ? »

Made by Neon Demon

Kissing death and losing my breath

feat Maxwell

Il est encore trop tôt pour te charrier ou te titiller. Ton air adoucie, ton calme apparent... ils ne sont là que pour contenir le cyclone en toi qui ne demande qu'à tout ravager. Alors non, tu n'as pas droit qu'à une question mais à deux. Qu'il ne tente pas à jouer au plus malin avec toi. Même si, et ça t'emmerde de le reconnaître, il est doué pour te faire tourner en bourrique. Un prodige en la matière, même.

Tu lui poses la question qui te brûle les lèvres depuis son arrivée et la réponse te donne envie de lui hurler dessus. Tu te retiens. Tes poings se resserrent et le sourire que tu arbores te donne plus l'air d'une psychopathe prête à sauter sur sa proie. Bordel de merde! Pourquoi?! C'est quoi qui tourne pas rond chez Maxwell pour rester auprès de l'homme qui l'a trahi?! Complètement dépassée par ce manque de discernement, tu te pinces l'arrête du nez. Allez... le morveux est loin d'être con. Il doit avoir ses raisons. De bonnes raisons. Tu pourrais le lui demander mais il ne te reste plus qu'une question.

Du coin de l’œil, tu vois le morveux bouder les victuailles posées sur la table. Rien que ça, ça te calme direct. Il a perdu trop de poids en seulement trois jours. Tu t'attendais à ce qu'il joue le vorace... comme à son habitude. Ton homme est un estomac sur pattes alors le voir se détourner de la bouffe, ouais, ça t'alarmes sur son état de santé.

- Mama … j’ai pas tout suivi ce qu’il s’est passé et j’attends que Wei aille mieux pour qu’on en parle ensemble.
- Mais... tu protestes.

Tu allais demander pourquoi. Tu t'arrêtes de justesse, il le comptabiliserait comme cette putain de seconde question à la con. C'est quand même dingue que t'en sois rendue là quand toi t'es constamment transparente avec lui. Tu te pinces les lèvres, figée dans ta cuisine, le temps de calmer tes envies de meurtres. Tu veux les buter. Tout les deux. Wei. Mama. Peut-être même Maxwell, tiens. Il t'énerve à perdre son temps avec le pyro.

De ta cuisine, tu le regardes. Installé sur ton canapé, à jouer avec ses orteils. Tu soupirs. Il va mal. Un mal plus profond que ses blessures physiques. Est-ce qu'il a vraiment besoin que tu en rajoutes une couche? Non. Si tu veux qu'il se détache un jour de ses mauvaises fréquentations, tu vas devoir te la jouer plus fine et lui montrer qu'il peut compter sur toi.

- C’est quoi ta deuxième question ?

Tu poses tes mains sur la table afin d'y trouver un appui stable. Concentrée sur la marche à suivre, tu plisses les yeux. Tu sais ce que tu veux lui demander. Tu sais aussi qu'il est trop tôt et qu'en dépit de ce qu'il t'a promis, il ne te répondra pas. Alors tu vas la jouer autrement.

- Ce sera tout pour ce soir.

Qu'il ne se réjouisse pas tout de suite. Tu le rejoins dans le salon et au lieu de t'installer confortablement sur le canapé, tu poses tes fesses sur l'accoudoir de ton fauteuil.

- Tu n'as pas donné de limitation dans le temps, pour les deux questions. Alors je me permet de mettre la dernière qu'il me reste de côté. Mais n'oublie pas ta promesse, Maxwell. Tu devras me répondre honnêtement. Peu importe ce que je te demande.

Est-ce qu'il a des raisons de se méfier? De ton point de vue, non. Tu attrapes un morceau de papier ainsi qu'un crayon et tu commences à y noter le prénom d'Azaléa ainsi que son adresse. Tu bogues avant de lever les yeux vers Maxwell. Il sait compter mais est-ce qu'il sait lire, déjà? Tu vas partir du principe que oui, un minimum.

- Je connais une guérisseuse. Elle est douée dans son domaine et ne te posera pas de questions sur les circonstances de ton accident. Quant à ses tarifs... Dis-lui que tu viens de ma part, elle t'offrira la consultation et les soins gratuitement.

Au moment de filer le morceau de papier à Maxwell, tu te ravises. En fait ce n'est pas une bonne idée qu'il aille chez-elle. Elle vit avec un cyclope et pas n'importe lequel. Ryuzake. Sans compter que ton frère vient souvent lui rendre visite. Non, ce n'est pas une idée d'y emmener le meurtrier le plus recherché de la bulle.

- Finalement, je vais lui demander de passer ici, ça sera plus simple.

Puis tu lâches un long et profond soupirs. Tu es fatiguée de tout ça. Tu es fatiguée d'être constamment sur les nerfs. Tu es fatiguée d'être constamment sur la brèche. Fatiguée de ne dormir que d'une oreille dans l'attente qu'un pyro déboule chez-toi. Fatiguée de ne jamais savoir si tu reverras Maxwell vivant ou non. Fatiguée d'être mise à l'écart. Fatiguée de devoir user de stratégie pour obtenir des informations de sa part. Bref. Tu es pleine de lassitude et tu te laisses couler sur le fauteuil.

Kissing death and losing my breath

Zephrina & Maxwell

Je lève les yeux au ciel dépassé. Non, mais putain, elle va pas me demander de m’en souvenir indéfiniment de cette promesse, ça tient que pour ce soir, j’ai pas envie de voir reparler plus tard de tout ça, même si ça me pend au nez. Je relâche mon attention de mes orteils et joue avec la housse du coussin qui se défait au niveau d’un des angles. Il pendouille lamentablement et confère une distraction étonnante pour un si petit bout de tissu. J’arrive pas à remettre le coussin bien jusqu’au bout, c’est frustrant.

Elle finit par me parler d’une guérisseuse pas prise de tête. Très bien. Je vais pour attraper le morceau de papier que me tend la Guerrière délaissant l’édredon, mais elle se ravise. J’ouvre des yeux ronds. Elle a pas confiance ou quoi ? J’vais pas la bouffer sa pote non plus. Qu’elle veuille me surveiller, passe encore, mais j’ai pas des masses envie qu’elle me voit douiller pendant que l’autre me torture ; Si vous avez déjà été rafistoler, vous le savez aussi que ça fait jamais mal de se faire « soigner ». Des menteurs. Je me lève et lui fait face.

« Pourquoi tu veux pas que j’y aille ? Et j’ai pas besoin de la charité figure toi … »

Non, mais là c’est vexant ! Elle se sent le devoir de me surprotéger et ça me tend. J’ai l’impression d’être un mioche et de pas être capable de prendre soin de moi tout seul. Elle croit que je fais quoi depuis toutes ces années. Franchement, s’en est trop. Que Wei me prenne pour un débil, passe encore, c’est un peu ce que j’ai toujours été pour lui, surtout que j’en suis vraiment un quand je m’y mets avec lui. Mais Zeph ?

« Et vas y pose la ta question, j’ai pas envie de devoir y répondre plus tard. »

Un peu énervé, je vais vers la table et me laisse séduire par un biscuit dans la foulée …

« Bordel ! »

Le piège se referme sur mes doigts et me défonce l’index et le majeur de la main gauche. Je m’évertue à le déplier et regarde la marque rouge incrustée dans ma chair. Je porte mes doigts à ma bouche pour apaiser la douleur. Réflexe suivant. Je chope mon masque et disparaît. Là je me mets à hurler à alerter tous les démons des environs, mes poumons me brûlent à force de déverser ma colère, ça m’étonnerait même pas que mes cris traversent même les plans. Qu’ils viennent je vais les défoncer, j’en ai marre de ce foutoir total qu’est ma vie en ce moment. J’ai envie de sauter de partout, me défouler, aller courir et escalader tous les murs de Synchro, sentir mon corps me lâcher pour que ma tête suive d’épuisement. Je fulmine, mais c’est pas le moment. La belle attend sans doute dans l’autre plan que je me décide à revenir. Alors j’y retourne en essayant de pas penser à la douleur lancinante qui se déclenche dans mon œil meurtri. Je tiens juste mon visage entre mes mains et me voilà dans l’appart de la cyclope, sur le bon plan.

« Pose ta question. »

Ok, carrément pas le ton que je voulais pour la soirée, mais qu’on en finisse avec cet interrogatoire. De toute façon, j’ai beau essayer de garder mon sourire, y’a toujours une connerie pour me faire comprendre que c’est pas le moment d’être de bonne humeur. Ils veulent voir Maxwell de mauvais poil ? Ils vont le voir.

Made by Neon Demon

Kissing death and losing my breath

feat Maxwell

- Pourquoi tu veux pas que j’y aille ? Et j’ai pas besoin de la charité figure toi …

Quoi? Abasourdie, tu ouvres la bouche mais aucun son ne sort. Tu lui pètes le nez, c'est okay. Tu veux lui épargner de se jeter dans la gueule du loup et monsieur s'emporte auprès de toi. Pour une putain de consultation? Il est sérieux?! Il s'est emporté pareil avec son Wei, quand Monsieur l'a dénoncé à cette Mama?! Tu en doutes fortement et ça, pour le coup, ça te fous en rogne. T'as fait quoi pour qu'il te traite comme ça, à part te montrer présente pour lui.

- Et vas y pose la ta question, j’ai pas envie de devoir y répondre plus tard.

Okay... T'inspires. Tu expires. Tu vas le tuer. Là, tout de suite, t'as envie de lui égorger sa jolie petite gorge. Ou de lui couper la langue. Ton pied tapote le sol à un rythme frénétique. C'est que ça te démange de lui en coller une. Une bonne dans ses dents. T'aimerais bien voir ses molaires valser dans la salle. Là au moins, il ne pourra pas dire que tu lui fais la charité.

- Bordel !
- Oups... que tu lâches sur un ton dénué d'émotions.

Il se barre dans l'autre plan et t'en profite pour t'installer confortablement dans le fauteuil. Est-ce qu'il compte revenir? T'en as pas la moindre idée. Est-ce qu'il est toujours dans l'appartement? Encore une fois, tu ne sais pas. Dans le doute, tu t'occupes les mains en tripotant nerveusement tes doigts. Tu te retrouves avec une envie de chialer que tu ne sais pas gérer. Y'a que ton égo et la possibilité que le morveux traîne encore dans le coin qui t'empêche de craquer.

- Pose ta question.

Ah! Le revoilà. C'est à peine si tu prêtes attention à lui. Non, toi, tu restes sur ton fauteuil, le regard perdu dans le vague. Tu cherches encore à comprendre ce que tu as pu dire ou faire pour qu'il s'emporte contre toi juste avant. Bon tu le conçois qui s'énerve pour le piège à rat. Pour le reste, non, c'est injuste pour toi.

- Laisse tomber, ce n'est plus important. Oublie que tu me dois des réponses. Oublie que tu ne me dis jamais rien, de toute façon. Juste... laisse tomber.

Tu quittes ton siège pour récupérer ton putain de papier à la con. Quand tu t'approches de Maxwell, c'est juste pour le lui tendre.

- Je m'étais simplement souvenue qu'elle vivait avec un cyclope et que depuis que mon frère, un cyclope aussi, organise son mariage, il passe souvent chez-elle pour qu'elle l'aide. Je voulais juste t'épargner des soucis inutiles. Pour cette histoire de soins gratuits... c'était juste une histoire d'échanges de bons procédés. Je pensais que dans un couple, c'était courant de se rendre service. Visiblement, je me suis trompée.

Non pas que tu avais à te justifier mais... non, tu ne pratiques pas la charité. Ce n'est pas ton genre. Pas que tu saches, en tout cas. Tu secoues la tête de gauche à droite, fatiguée de la situation, déçue, aussi. Puis tu te dis qu'il doit l'être aussi. Peu importe. Tu le contournes et tu commences à ranger ce qui traîne sur la table.

- T'as d'autres trucs à me reprocher? Ou t'as fini?

Kissing death and losing my breath

Zephrina & Maxwell

J’arrache mon masque et le jette contre le mur de rage. Il rebondit contre la porte en provoquant un ramdam. Elle me vénère comme jamais. Pourquoi j’arrive pas à me calmer et cette douleur incessante qui me brûle. Son papier, j’le rejette, refusant qu’elle me rabaisse encore plus. Ça vire limite à la pitié et sous couvert qu’on soit un couple j’dois être mis sous verre ? Je réfléchis même pas qu’elle a juste essayé de me protéger, j’comprends même pas pourquoi elle essayerait de toute façon, j’me protège tout seul et j’vois pas pourquoi elle aurait besoin de me faire ça.

« Te reprocher des trucs ? Tu veux quoi ? Tu veux tout ? J’suis un gamin des rues, j’me suis prostitué dès mes 12 ans, j’traîne avec un Pyro qu’à une grave maladie mentale qui pourrait l’envoyer à sa mort à tout instant. J’l’aime parce qu’on s’est sauvé l’un l’autre et que sans lui je serais nul part, c’est le premier à me donner de la valeur autre que pour mon corps. Mama est – était j’en sais rien – une Pyro tarée qui bosse pour un organisme secret et on est leurs larbins, on bute sous contrat et j’suis jamais tenu au courant des affaires juste qu’ils sont dans des magouilles et qu’ils méritent de mourir, j’vis dans une pièce où y’a plus de champignons que partout ailleurs dans Synchro et j’peux voir les morts depuis que j’ai six ans et j’aime bien ça ! J’aime tout, j’aime tuer, j’aime me battre, j’aime le sexe et j’aime Wei ! Et toi aussi je t’aime et je croyais que tu m’aimais. Fais pas genre j’t’ai toujours tout caché non plus, c’est juste que y’a rien à dire sur ma vie, j’ai rien à te montrer à part ce que t’as devant toi ! »

Je reprends mon souffle et forcément c’est à ce moment que quelqu’un toque à la porte. La voix du partenaire de Zeph retentit de l’autre côté. Je grogne de rage.

« Zeph, tu vas bien ? On a eu un signalement chez toi …»

Je lève les yeux au ciel. C’est pas le moment. Je cours vers mon masque que je récupère, à côté de la porte forcément. Ben ouais, mais j’m’étais pas rendu indétectable tout à l’heure quand je suis passé par la fenêtre … quelqu’un a dû cafté qu’on a vu un intrus s’introduire dans l’appart de la cyclope. J’ouvre la porte à la volée et écrase mon poing dans le visage du cyclope qui ne devait pas s’y attendre. Par chance, il est venu seul voir sa partenaire et j’en profite de l’avoir déstabilisé pour lui filer sous le nez. Je me glisse entre ces jambes et disparaît dans l’autre plan avant que son œil ne me trace. Ces cyclopes … faut toujours s’en méfier … J’me tire, mais si je reste, je risque juste de mettre tout en péril pour elle. Autant qu’il pense juste qu’il y avait un agresseur chez elle et basta. De toute façon, j’ai pas l’impression d’être bien plus aujourd’hui pour elle.

Made by Neon Demon

Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell

Re: Kissing death and losing my breath | feat Maxwell